Le Café Serré à l’intention de Bertrand Henne...

dimanche 6 décembre 2015

Frédéric Thys

 Suite à cette excellente conférence, il nous fallait au Rotary Club de Wavre vous offrir un remerciement particulier. Nous aurions pu vous offrir un beau fanion du club ou le directory 2015-2016 du Rotary Club international mais nous avons choisi afin de ne pas trop vous dépayser par rapport à votre environnement habituel de vous offrir un « café serré ». Je vous le concède à cette heure, il eut été plus agréable de vous servir un « pousse café serré » mais les finances du Rotary ont un trait commun avec celles de la RTBF et notre trésorier m’a juste donné la permission de vous offrir un café non arabica mais toutefois robusta... Ici, malheureusement, nous ne pourrons pas vous offrir les beaux mots choisis de Bruno Copain, Alex Visedirect, Bert Creusemal ou de la grande Laurence Bimbot. En effet, vous avez constaté du premier coup d’oeil que je ne suis pas de la même hauteur...même si elle était en baskets et moi avec des hauts talons. A défaut de talons et talents, il me reste la seule volonté de vous arracher un modeste rictus que j’interpréterai non sans une certaine partialité comme un sourire durant ces quelques minutes que va durer cette capsule vocale sensée O ...moins vous distraire. Comme le disait, le paisible et doux Egber, le café est une cerise amère qui nous tient éveillé quelque soit les circonstances. Parlons en de l’éveil ... Monsieur Henne, comme pour beaucoup de navetteurs, vous êtes chaque matin, mon compagnon de lutte dans l’affrontement des joies de la E411, vous êtes mon passebouchon préféré. J’ai bien tenté quelques infidélités sur d’autres chaines mais je n’y ai trouvé que des maillons faibles incapables de tracter mon attention plus de 10 minutes or comme des publicités les interrompent toutes les 5 minutes ...mais ...je m’égare. Revenons donc sur matin première. Confortablement installé au volant de ma prothèse motorisée à 4 roues, j’assiste en me pourléchant les babines à votre atelier de cuisine où les hommes (le plus souvent) et les femmes (bien plus rares) politiques sont passés à la casserole par le chef coq Henne. Les fruits rouges, la verdure, les agrumes orangers et les viandes bleues, tout y passe sur votre fourneau avec parfois un peu de moutarde communautaire d’un jaune bien connu ou des épices amarante piquantes à souhait. Dans l’édition Michelin du journalisme politique, vous avez rapidement obtenus vos 3 fourchettes. Je cite la critique à lire en regard de votre nom dans l’édition 2015 , page 253, rubrique les atypiques : « Bertrand Henne excelle dans le démontage élégant des fastfoods stratégiques de la communication politique. Sans effort, il fait ressortir en toute circonstance l’authentique gout des tripes de son interlocuteur. On assiste calmement à une pseudo-conversation épicée par son instinct, sa répartie et son excellente maitrise des enjeux politiques. Si Jean-Pierre Jacquemin était un adepte du braséro ardent, Bertrand Henne est un spécialiste de la cuisson à basse température. Ainsi, comme dans l’histoire de la grenouille, il ne fait pas fuir de la casserole les caméléons agiles de la politique mais le résultat est là : même les plus durs à cuire tolèrent la température croissante de l’eau qui les entourent sans se rendre compte qu’il les attendrit en dessous de leur cuirasse fragile pour les rendre comestibles pour le commun des mortels même le plus édenté. Du grand art culino-journalistique ! Comme tous les grands chefs, Bertrand Henne cultive la discrétion loin des mondanités et de la « googelisation » facile. » Je m’arrête là car je vois que vous avez une cravate/ Même si vous avez eu la prudence de ne pas mettre de cravate afin d’éviter tout risque d’étouffement par hypertrophie cervicale. Vous comprenez qu’avec si peu d’ingrédients, préparer un café serré n’est pas aisé. Je tente toutefois de poursuivre... On sait que la petite graine Henne a éclot en 1978, l’année de l’attribution du prix nobel de la paix à l’égyptien Anouar el-Sadate et à l’israélien Manahem Begin. Si sadate, c’est le begin de sa vie...et peut-être un signe pour l’orientation vers la politique mais il est trop tôt à ce stade pour faire une telle supposition. On sait que vous avez pu poussé grace à l’action de différents engrais : la philosophie et le journalisme dispensées par l’UCL. La légende dit qu’un peu comme dans toutes les grandes découvertes, l’éveil à la politique a été plus le fruit du hasard qu’une vocation première. Je ne dis pas qu’à force de vous planter , vous avez poussé mais vous avez reconnu par voix de presse qu’il vous a fallu plusieurs années pour ajuster le costume, prendre votre place et devenir un poids lourd du journalisme politique tout en réussissant le tour de force et de volonté de vous débarrasser des kilos inutiles... une vrai performance qui force l’admiration bien au delà des spectateurs des 20 km de Bruxelles. Vous pouvez être fier car en ces temps où la mondialisation de la pensée sévit et où il n’y a pas que les actes de terrorisme qui nivellent drastiquement l’esprit critique et de discernement. Vous, oui, vous, monsieur Henne semblez rester engagé du côté du peuple, vigilant à nous permettre de penser juste. A une époque où on revendique la transparence absolue, il nous faut être prudent car si tout est vraiment transparent, on ne voit plus rien. Ce n’est donc pas ce que l’on voit qui est important mais comment on l’éclaire différemment pour mieux le cerner et dans ce domaine, vous excellez. On peut tous croire que nous sommes capables d’auto-critique sur notre vision des choses mais comme le souligne Max Milo, c’est une vue de l’esprit : on n’a jamais vu un parmesan se râper lui-même, métaphore pour rester dans le domaine culinaire. Toutefois, en ce qui vous concerne, il existe une part de surnaturel qui transforme le métier en l’art (non madame, pas L-A-R-D mais L-apostrophe-A-R-T). En relisant votre chronique lisons dans la main de 2015 du 5 janvier de cette année, vous avez tout anticipé , je cite : tensions sociales, les tabous et la fiscalité, la crise de l’Europe et il y aura encore beaucoup le retour des djihadistes, la SNCB, les pensions, les économies en Wallonie et l’agenda communautaire de la NVA...Alors, là, avouez devant cette assemblée médusée, vous êtes le Marty Mac Fly du journalisme ! D’ailleurs, plusieurs croient avoir vu votre Delorean DMC-12 garée dans le parking devant l’IBIS. Depuis quand, êtes vous revenu du futur ? Ces doutes me font penser que, nous le public de masse, nous ne savons pas tout sur vous. Vous êtes peut-être le fruit d’un entrainement intensif dans un CCPADJP à savoir un Camp Confidentiel de Préparation Appuyée de Journalisme Politique...On vous imagine 5 ans en préparation de 2004 à 2009 avec le service politique de la RTBF qui vous sert de couverture. Vos compagnons de préparation sont comme vous des gladiateurs modernes des arènes RTBéenes. On ne vous donne pas à boire, pas à manger tant que vous ne sortez pas gagnant des Hunger games de votre secteur. Euh, apparemment, vous en êtes sortis gagnant ! Surentrainé, depuis 2009, avec votre compagnon matinal, Medhi Kelfat, vous faites sortir les plus belles filles de leur lit, les plus politiques de leurs gonds, les gens ordinaires de leur torpeur. Les audiences croissent, Jean_Paul Philippot exulte les croissants chauds de Corinne Boulanger, euh Boulangier vous sont assurés et votre feuille de salaire chouchoutée par mon amie Christine Thiran. Tout vous réussit...Même ce soir, vous avez voulu nous endormir avec un titre crépusculaire qui en réalité à éveiller nos consciences endormies ... Au Rotary, vous le savez peut-être, nous travaillons pour la prévention et la résolution des conflits, la lutte contre la polio, l’accès à l’eau, à l’éducation et cela bien loin des clichés habituels. Comme vous, nous sommes vigilants à créer un vivre ensemble positif ...Merci donc d’avoir accepté de nous rejoindre pour cette soirée-conférence. Alors, dans ce monde de fausses certitudes, le doute est une friandise dont on aurait tord de se priver...raison pour laquelle, nous avons voulu vous offrir à vos enfants un éveil précoce à cette friandise qui ne représente aucun danger pour la dentition future si ce n’est un aiguisage certain... ce livre intitulé « Pourquoi, pourquoi, pourquoi.... » et pour vous une caricature réalisée par Donatien Ryelandt sur une pochette de disque métal . Voila...euh , un ou deux sucres dans votre café...

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